venerdì 12 dicembre 2014

WILLIAM XERRA: ENIGMES DE VISAGES ABSENTS - GALERIE DEPARDIEU, NICE




WILLIAM XERRA
ENIGMES DE VISAGES ABSENTS
Galerie Depardieu
6, rue du docteur Jacques Guidoni - Nice
du 3 au 31 décembre 2014

La Galerie Depardieu de Nice propose à William Xerra (Florence, 1937), l’un des artistes les plus importants dans le panorama de l’art contemporain italien, une exposition personnelle, “Enigmi di volti assenti” (Énigmes de visages absents), qui présente une série d’œuvres dans lesquelles les protagonistes sont les profils de visages, en silhouettes dessinés ou plus souvent coupées dans des papiers de diverses natures et fonctions (cartes géographiques, papiers à musique), qui se chevauchent, se regardent ou s’opposent, mais toujours signe d’un mystère, d’un dialogue impossible, absent.
Dans l’exposition de Nice les œuvres de Xerra documentent l’émergence et le développement dans le temps de cet intérêt particulier pour le profil de la face humaine, à partir de la fin des années quatre-vingt, lorsque l’artiste a travaillé les toiles sur châssis provisoires (les châssis utilisés par les restaurateurs) jusqu’à aujourd'hui, en passant par des cycles comme « Gli amori » (Les amours) (dans lequel l’un des deux sujets du couple d’amoureux est une silhouette blanche, fantomatique, coupée dans l’image) jusqu’aux plus récents « Dialoghi assenti » (Dialogues absents).
Cependant, vous pouvez faire remonter la fascination de ce thème aux années soixante-dix, lorsque l’artiste, dans les « Lapidi » (Pierres tombales) en marbre, remplaçait par un miroir les photographies du défunt, de sorte que ceux qui regardaient faisaient l’expérience du face à face avec leur propre mort.
Il y a aussi, bien sûr, quelques œuvres dans lesquelles le profil de la face est accompagné par un écrit, si important dans l’itinéraire de Xerra, du « vive » (« vit » ou « Bon-à-tirer »), un mot emprunté au lexique typographique, superposé à des images, mots, fragments, effacements précédents, qui entend donner un retour de vie à tout ce qui a été occulté dans le temps, et « io mento » (je mens), confession d’une détresse existentielle impitoyable.
Dans les œuvres exposées, comme il l’a d’ailleurs toujours fait, Xerra récupère des fragments d’images, des phrases écrites, des cartes à jouer, qui viennent apporter une nouvelle vie. Le papier a toujours été, dans ses différentes textures et caractères, le support le plus aimé par l’artiste (aussi parce que l’exercice du dessin est une pratique presque quotidienne, y compris celle qu’il aimait faire il y a quelques années du « dessin aux yeux fermés »).
Dans ces œuvres, le papier est coupé, et l’artiste recourt alors au collage ou va soulever une partie du profil (parfois ironiquement reliés l’un à l’autre par une pince à linge en plastique) qui révèle une image sous-jacente, accentuant le mystère, l’énigme, le signe de l’incapacité à communiquer – il faut signaler que la plus grande part des vieilles cartes géographiques sur lesquelles Xerra est intervenu ont été achetées à Nice.
Dès ses débuts de peintre, dans les années soixante, au nom de la poétique de l’informel, William Xerra commence à explorer les territoires des expériences artistiques les plus variées, avec cependant quelques constantes qui reviennent, comme l’attachement persistant au tracé et à la couleur, l’adoption de l’écrit (souvenons-nous que l’artiste a toujours été lié à des poètes et écrivains, parmi lesquels certains du Groupe ‘63, qu’il a été impliqué dans les événements de la poésie visuelle, et que certains des livres et des catalogues de ses expositions ont été conçus par lui comme livre-objet, à édition limitée) et la récupération des images de productions culturelles les plus variées. 


- Sandro Parmiggiani