ARCADIA IN CELLE
L'art pour la nature, la nature pour l'art
Commissaires d’exposition : Olivier Kaeppelin, Miranda Mac Phail
Fondation Maeght
623, chemin des Gardettes - Saint-Paul-de-Vence
du 31 mars au 10 juin 2012
Au printemps 2012, la Fondation Maeght ouvre ses espaces au grand collectionneur italien Giuliano Gori. Une centaine d'œuvres issues de sa collection, située en Toscane, est exposée pour la première fois en France. L'exposition présente des peintures, des sculptures, des installations, des dessins ainsi que des maquettes, des photos, des vidéos, des textes rendant compte des projets et de la pensée des artistes. A cette occasion, la Fondation Maeght dévoile également en avant-première les nouvelles créations de Robert Morris et Luigi Mainolfi parmi celles réalisées pour la Collection Gori qui célèbrera en juin 2012 son 30e anniversaire, ainsi que deux projets spécifiques pour la Fondation Maeght d'Alessandro Mendini et Dani Karavan.
Chefs-d’oeuvre et oeuvres « historiques » de la collection Gori Des oeuvres, représentant une part de la collection moderne et contemporaine quittent exceptionnellement les terres de Celle pour rejoindre celles de la Fondation Maeght.
Parmi les oeuvres historiques, des grands maîtres de l’art du XXe siècle de cette collection sont présentés dans la « salle de la Mairie » aux côtés de ceux de la collection de la Fondation Maeght. Parmi ces merveilles, deux huiles sur toile de Giacomo Balla, une gouache intitulée Rittratto della madre (1908) d’Umberto Boccioni, une oeuvre futuriste Bar San Marco (1914) d’Ottone Rosai et une oeuvre de la même période d’Ardengo Soffici, un stabile-mobile d’Alexander Calder, une peinture Femme, Oiseau, Etoiles de Joan Miró et des tableaux surréalistes des années 1920-1930 de Giorgio De Chirico, René Magritte et Alberto Savinio.
Le public peut aussi découvrir, dans la partie historique du parcours, des oeuvres des artistes Alberto Burri, Lucio Fontana, Domenico Gnoli, Hans Hartung, Yves Klein, Osvaldo Licini, Marino Marini, Fausto Melotti, Henry Moore, Giorgio Morandi, James Rosenquist, Emilio Vedova, ainsi que des portraits de Pina et Giuliano Gori peints ou sculptés par des artistes contemporains comme Menashe Kadishman, Luigi Mainolfi ou Andy Warhol.
Arte ambientale : de la Villa Celle à la Fondation Maeght
Totalement intégrées dans l’espace puisque créées pour et avec lui, les oeuvres situées dans la Villa Celle sont des chefs-d’oeuvre « d’arte ambientale » (dont la traduction par « art environnemental » ne rend pas totalement compte de la subtilité du titre en italien). Extrêmement diverses dans leurs moyens matériels et formels, ces propositions investissent chaque fois un lieu choisi en concertation avec Giuliano Gori pour en exalter les potentialités poétiques, en modifier la perception ou en révéler l’organisation spatiale.
Le public retrouve, ici, toute la poésie des oeuvres in situ de la collection Gori, parties intégrantes du parc comme de la Villa, au travers d’oeuvres réelles, sculptures, installations et, d’autre part, de dessins de projets utopiques ou réalisés ainsi que de photographies, vidéos et maquettes qui les resituent dans leur environnement naturel.
Sous des formes diverses, rendez-vous est ainsi donné avec les oeuvres de la collection de Celle qui rassemble aujourd’hui près de 80 « installations » intérieures et extérieures imaginées par les artistes. Parmi eux, Magdalena Abakanowicz, Alice Aycock, Roberto Barni, Daniel Buren, Alberto Burri, Enrico Castellani, Fabrizio Corneli, Stephen Cox, Ian Hamilton Finlay, Piero Fogliati, Michel Gerard, Bukichi Inoue, Menashe Kadishman, Dani Karavan, Anselm Kiefer, Joseph Kosuth, Sol LeWitt, Richard Long, Luigi Mainolfi, Alessandro Mendini, Aiko Miyawaki, Robert Morris, Hidetoshi Nagasawa, Dennis Oppenheim, Nam June Paik, Marta Pan, Claudio Parmiggiani, A.R. Penck et Frank Breidenbruch, Beverly Pepper, Michelangelo Pistoletto, Jaume Plensa, Anne et Patrick Poirier, Ulrich Ruckriem, Gianni Ruffi, Richard Serra, Susana Solano, Alan Sonfist, Mauro Staccioli, Marco Tirelli, George Trakas et Costas Tsoclis sont présentés à Saint-Paul.
Par ailleurs, un espace documentaire et la Bibliothèque de la Fondation Maeght sont consacrés à la totalité des oeuvres de la Villa Celle.
7 sculptures prennent place dans les espaces extérieurs de la Fondation. Jardin, bassins, patio et cour Giacometti accueillent ces pièces uniques et deviennent l’écrin pour quelques mois de deux oeuvres de Marino Marini et de Robert Morris, ainsi qu’une oeuvre respectivement de Magdalena Abakanowicz, Menashe Kadishman et Luigi Mainolfi.
4 salles sont consacrées à des artistes de la collection Gori : Robert Morris, Piero Fogliati, Fausto Melotti, Dani Karavan.
Passage Braque : Robert Morris (Kansas City, Missouri, Etats-Unis, 1931)
Une citation correspond parfaitement au travail de Robert Morris à la Villa Celle : « Le travail de Robert Morris est fondamentalement théâtral [...] son théâtre est un théâtre de négation : négation du concept avant-gardiste d'originalité, négation de la logique et du rationnel, négation du désir d'assigner des significations culturelles uniformes à des phénomènes différents, négation d'une vision du monde qui se méfie de ce qui est non-familier ou nonconventionnel ».
Plusieurs oeuvres de cet artiste, ayant un rôle très important à la Villa Celle où il a réalisé 7 créations, sont proposées dans la salle qui lui est dédiée. Une oeuvre en feutre, Sans titre (1993), est un exemple de sa réflexion sur l'« antiforme ». Deux projets réalisés pour le domaine en Toscane sont aussi présentés : Labyrinth (1982), installation monumentale dont le public peut voir le dessin et la maquette en situation, et l’oeuvre Hypnerotomachia – Psychomania (1983-1993), composée de trois cadres en bronze, qui représente un tournant dans la carrière de l'artiste. Elle est un des premiers exemples d'une longue série de thèmes apocalyptiques que Morris a continué à explorer dans les années 1980.
Salle Chagall : Piero Fogliati (Canelli, Asti, Italie, 1930)
Piero Fogliati est actuellement un des créateurs majeurs d’oeuvres sonores et lumineuses. Il présente ici une installation conçue pour l’espace de la salle Chagall et composée de plusieurs « machines » lumineuses. L’artiste se sert des découvertes de la science en matière optique pour faire vivre de fascinantes expériences optiques et mentales. Héritier de Marcel Duchamp comme de Moholy-Nagy, il crée des univers où l’illusion, l’activité cérébrale, la poésie de la lumière sont utilisées pour susciter notre imaginaire dont les sources ici sont autant physiques que psychologiques. Ses machines, plus que des dispositifs cinétiques, sont des « machines célibataires » paradoxales, intelligentes et hypnotiques.
Salle Michel Guy : Fausto Melotti (Rovereto, Trento, Italie, 1901- Milan, Italie, 1986)
Le travail de Fausto Melotti, artiste très proche de Giuliano Gori, traduit, à son origine, un certain dépouillement à la limite de l'immatérialité. Sa référence principale, plus que les arts visuels, est la musique et tout particulièrement la question du rythme. C'est pourquoi la critique italienne le considère comme un précurseur du minimalisme et de l’arte povera. Les 6 oeuvres présentées ici (1974- 1981) ont un caractère plus théâtral et narratif par l'incorporation de figurines et de petits objets, sans pour autant abandonner la rigueur structurelle qui les sous-tend.
Cour Miró : Dani Karavan (Tel Aviv, Israël, 1930)
La Fondation Maeght présente un projet de Dani Karavan interprétation de La ceremonia del tè, Fattoria di Celle, 1999, pour la Cour Miró, Fondation Maeght.
Les autres oeuvres existent soit en tant que telles, soit sont matérialisées par des mises en scène, des photographies, des vidéos, des dessins et des maquettes, qui rendent « palpables » la pensée et la réalisation des projets pour ce lieu unique et les resituent dans leur environnement naturel. Elles sont présentées dans trois salles différentes à travers ce que nous pouvons appeler trois thématiques faites de dialogues croisés, de conversations entre les oeuvres : Salle Miró sont réunies les oeuvres où prédomine la question de l’individu, du sujet en relation avec la nature. Il peut être promeneur botaniste, entomologiste, simple citoyen, géographe, écrivain, il est physiquement au coeur du rapport avec cette nature qu’il parcourt. Salle Kandinsky dialoguent des oeuvres où la présence de l’homme se fait plus ténue, plus fragile. Il est porté par les éléments qui l’entourent : le vent, la nuit, les étoiles, les mythes… Il est un vecteur traversé par les mouvements et par la mémoire de la nature qui l’englobe.
Salle Giacometti, le fil rouge de cette salle est ici l’analyse de la nature, analyse construite par la pensée du paysage, de l’architecture, d’une nature élaborée et éclairée par l’esthétique et la philosophie.
OEuvres inédites : Venus de Robert Morris, Per quelli che volano de Luigi Mainolfi et Albero meccanico d’Alessandro Mendini.
Les oeuvres Venus de Robert Morris et Per quelli che volano de Luigi Mainolfi, parmi celles commandées par Giuliano Gori pour le trentième anniversaire de la collection « d’arte ambientale », sont dévoilées au public en avant-première à la Fondation Maeght.
Il y sera exposé également en avant-première, un projet d'Alessandro Mendini, Albero meccanico, également prévue pour les 30 ans de la collection.
Per quelli che volano de Luigi Mainolfi
Cette pièce a été imaginée pour être « posée » sur le toit du bâtiment de la Villa Celle. Ce « lieu de repos pour les anges » se compose d'un banc de parc de couleur verte et, en dessous du débord du toit, les mots « Per Quelli che volano », (qui signifient « pour ceux qui volent »), sont peints sur le mur. Cette oeuvre poétique réalisée en 2011 est dédiée à Pina Gori comme à tous ceux qui ont le désir de voler.
Venus de Robert Morris
Cette oeuvre de 2010-2012 est une sculpture qui reflète l'intérêt continu de Robert Morris pour les formes les plus anciennes de représentation de la figure humaine dans l’art. Il s'agit d'une « revisitation » de la figure de la fertilité de l’époque paléolithique en référence à la « Vénus de Willendorf » : le corps d'une femme est symbolisé et les formes arrondies des seins et des fesses deviennent les caractéristiques primordiales de la figure.
Albero meccanico d’Alessandro Mendini
Cette oeuvre, imaginée et réalisée en 2010-2012, dont une version sera dévoilée pour la première fois à la Fondation Maeght, se compose d'un cylindre de hauteur en acier peint avec des branches et des feuilles métalliques qui l’entourent. La pièce a été conçue pour être placée à l'extérieur dans le « Jardin des Amis de 1930 » qui est une collection spéciale d'arbres que Giuliano Gori a consacrée à ses amis les plus proches nés en 1930, la même année que lui. Il a demandé à chacun de choisir son arbre préféré et il les a plantés tous ensembles dans une zone spéciale de la Villa Celle. Alessandro Mendini, né en 1931, n’a pas pu participer à cette initiative. Il a donc créé son propre arbre qui sera ajouté à ce jardin.
Rappelons, par ailleurs, qu’à l’intérieur des espaces de la Fondation seront présentés l’installation de Piero Fogliati et le projet de Dani Karavan.
La Villa Celle est, aujourd’hui, la collection « d’arte ambientale » la plus remarquable au monde par l’osmose entre les oeuvres d’art et les espaces naturels qui accueillent ces ensembles dans une harmonie parfaite. Des documents, photos, plan et historique, accompagnent cette exposition pour que le visiteur prenne toute la mesure de la démarche et du projet réalisé par Giuliano Gori.
L'art pour la nature, la nature pour l'art
Commissaires d’exposition : Olivier Kaeppelin, Miranda Mac Phail
Fondation Maeght
623, chemin des Gardettes - Saint-Paul-de-Vence
du 31 mars au 10 juin 2012
Au printemps 2012, la Fondation Maeght ouvre ses espaces au grand collectionneur italien Giuliano Gori. Une centaine d'œuvres issues de sa collection, située en Toscane, est exposée pour la première fois en France. L'exposition présente des peintures, des sculptures, des installations, des dessins ainsi que des maquettes, des photos, des vidéos, des textes rendant compte des projets et de la pensée des artistes. A cette occasion, la Fondation Maeght dévoile également en avant-première les nouvelles créations de Robert Morris et Luigi Mainolfi parmi celles réalisées pour la Collection Gori qui célèbrera en juin 2012 son 30e anniversaire, ainsi que deux projets spécifiques pour la Fondation Maeght d'Alessandro Mendini et Dani Karavan.
Chefs-d’oeuvre et oeuvres « historiques » de la collection Gori Des oeuvres, représentant une part de la collection moderne et contemporaine quittent exceptionnellement les terres de Celle pour rejoindre celles de la Fondation Maeght.
Parmi les oeuvres historiques, des grands maîtres de l’art du XXe siècle de cette collection sont présentés dans la « salle de la Mairie » aux côtés de ceux de la collection de la Fondation Maeght. Parmi ces merveilles, deux huiles sur toile de Giacomo Balla, une gouache intitulée Rittratto della madre (1908) d’Umberto Boccioni, une oeuvre futuriste Bar San Marco (1914) d’Ottone Rosai et une oeuvre de la même période d’Ardengo Soffici, un stabile-mobile d’Alexander Calder, une peinture Femme, Oiseau, Etoiles de Joan Miró et des tableaux surréalistes des années 1920-1930 de Giorgio De Chirico, René Magritte et Alberto Savinio.
Le public peut aussi découvrir, dans la partie historique du parcours, des oeuvres des artistes Alberto Burri, Lucio Fontana, Domenico Gnoli, Hans Hartung, Yves Klein, Osvaldo Licini, Marino Marini, Fausto Melotti, Henry Moore, Giorgio Morandi, James Rosenquist, Emilio Vedova, ainsi que des portraits de Pina et Giuliano Gori peints ou sculptés par des artistes contemporains comme Menashe Kadishman, Luigi Mainolfi ou Andy Warhol.
Arte ambientale : de la Villa Celle à la Fondation Maeght
Totalement intégrées dans l’espace puisque créées pour et avec lui, les oeuvres situées dans la Villa Celle sont des chefs-d’oeuvre « d’arte ambientale » (dont la traduction par « art environnemental » ne rend pas totalement compte de la subtilité du titre en italien). Extrêmement diverses dans leurs moyens matériels et formels, ces propositions investissent chaque fois un lieu choisi en concertation avec Giuliano Gori pour en exalter les potentialités poétiques, en modifier la perception ou en révéler l’organisation spatiale.
Le public retrouve, ici, toute la poésie des oeuvres in situ de la collection Gori, parties intégrantes du parc comme de la Villa, au travers d’oeuvres réelles, sculptures, installations et, d’autre part, de dessins de projets utopiques ou réalisés ainsi que de photographies, vidéos et maquettes qui les resituent dans leur environnement naturel.
Sous des formes diverses, rendez-vous est ainsi donné avec les oeuvres de la collection de Celle qui rassemble aujourd’hui près de 80 « installations » intérieures et extérieures imaginées par les artistes. Parmi eux, Magdalena Abakanowicz, Alice Aycock, Roberto Barni, Daniel Buren, Alberto Burri, Enrico Castellani, Fabrizio Corneli, Stephen Cox, Ian Hamilton Finlay, Piero Fogliati, Michel Gerard, Bukichi Inoue, Menashe Kadishman, Dani Karavan, Anselm Kiefer, Joseph Kosuth, Sol LeWitt, Richard Long, Luigi Mainolfi, Alessandro Mendini, Aiko Miyawaki, Robert Morris, Hidetoshi Nagasawa, Dennis Oppenheim, Nam June Paik, Marta Pan, Claudio Parmiggiani, A.R. Penck et Frank Breidenbruch, Beverly Pepper, Michelangelo Pistoletto, Jaume Plensa, Anne et Patrick Poirier, Ulrich Ruckriem, Gianni Ruffi, Richard Serra, Susana Solano, Alan Sonfist, Mauro Staccioli, Marco Tirelli, George Trakas et Costas Tsoclis sont présentés à Saint-Paul.
Par ailleurs, un espace documentaire et la Bibliothèque de la Fondation Maeght sont consacrés à la totalité des oeuvres de la Villa Celle.
7 sculptures prennent place dans les espaces extérieurs de la Fondation. Jardin, bassins, patio et cour Giacometti accueillent ces pièces uniques et deviennent l’écrin pour quelques mois de deux oeuvres de Marino Marini et de Robert Morris, ainsi qu’une oeuvre respectivement de Magdalena Abakanowicz, Menashe Kadishman et Luigi Mainolfi.
4 salles sont consacrées à des artistes de la collection Gori : Robert Morris, Piero Fogliati, Fausto Melotti, Dani Karavan.
Passage Braque : Robert Morris (Kansas City, Missouri, Etats-Unis, 1931)
Une citation correspond parfaitement au travail de Robert Morris à la Villa Celle : « Le travail de Robert Morris est fondamentalement théâtral [...] son théâtre est un théâtre de négation : négation du concept avant-gardiste d'originalité, négation de la logique et du rationnel, négation du désir d'assigner des significations culturelles uniformes à des phénomènes différents, négation d'une vision du monde qui se méfie de ce qui est non-familier ou nonconventionnel ».
Plusieurs oeuvres de cet artiste, ayant un rôle très important à la Villa Celle où il a réalisé 7 créations, sont proposées dans la salle qui lui est dédiée. Une oeuvre en feutre, Sans titre (1993), est un exemple de sa réflexion sur l'« antiforme ». Deux projets réalisés pour le domaine en Toscane sont aussi présentés : Labyrinth (1982), installation monumentale dont le public peut voir le dessin et la maquette en situation, et l’oeuvre Hypnerotomachia – Psychomania (1983-1993), composée de trois cadres en bronze, qui représente un tournant dans la carrière de l'artiste. Elle est un des premiers exemples d'une longue série de thèmes apocalyptiques que Morris a continué à explorer dans les années 1980.
Salle Chagall : Piero Fogliati (Canelli, Asti, Italie, 1930)
Piero Fogliati est actuellement un des créateurs majeurs d’oeuvres sonores et lumineuses. Il présente ici une installation conçue pour l’espace de la salle Chagall et composée de plusieurs « machines » lumineuses. L’artiste se sert des découvertes de la science en matière optique pour faire vivre de fascinantes expériences optiques et mentales. Héritier de Marcel Duchamp comme de Moholy-Nagy, il crée des univers où l’illusion, l’activité cérébrale, la poésie de la lumière sont utilisées pour susciter notre imaginaire dont les sources ici sont autant physiques que psychologiques. Ses machines, plus que des dispositifs cinétiques, sont des « machines célibataires » paradoxales, intelligentes et hypnotiques.
Salle Michel Guy : Fausto Melotti (Rovereto, Trento, Italie, 1901- Milan, Italie, 1986)
Le travail de Fausto Melotti, artiste très proche de Giuliano Gori, traduit, à son origine, un certain dépouillement à la limite de l'immatérialité. Sa référence principale, plus que les arts visuels, est la musique et tout particulièrement la question du rythme. C'est pourquoi la critique italienne le considère comme un précurseur du minimalisme et de l’arte povera. Les 6 oeuvres présentées ici (1974- 1981) ont un caractère plus théâtral et narratif par l'incorporation de figurines et de petits objets, sans pour autant abandonner la rigueur structurelle qui les sous-tend.
Cour Miró : Dani Karavan (Tel Aviv, Israël, 1930)
La Fondation Maeght présente un projet de Dani Karavan interprétation de La ceremonia del tè, Fattoria di Celle, 1999, pour la Cour Miró, Fondation Maeght.
Les autres oeuvres existent soit en tant que telles, soit sont matérialisées par des mises en scène, des photographies, des vidéos, des dessins et des maquettes, qui rendent « palpables » la pensée et la réalisation des projets pour ce lieu unique et les resituent dans leur environnement naturel. Elles sont présentées dans trois salles différentes à travers ce que nous pouvons appeler trois thématiques faites de dialogues croisés, de conversations entre les oeuvres : Salle Miró sont réunies les oeuvres où prédomine la question de l’individu, du sujet en relation avec la nature. Il peut être promeneur botaniste, entomologiste, simple citoyen, géographe, écrivain, il est physiquement au coeur du rapport avec cette nature qu’il parcourt. Salle Kandinsky dialoguent des oeuvres où la présence de l’homme se fait plus ténue, plus fragile. Il est porté par les éléments qui l’entourent : le vent, la nuit, les étoiles, les mythes… Il est un vecteur traversé par les mouvements et par la mémoire de la nature qui l’englobe.
Salle Giacometti, le fil rouge de cette salle est ici l’analyse de la nature, analyse construite par la pensée du paysage, de l’architecture, d’une nature élaborée et éclairée par l’esthétique et la philosophie.
OEuvres inédites : Venus de Robert Morris, Per quelli che volano de Luigi Mainolfi et Albero meccanico d’Alessandro Mendini.
Les oeuvres Venus de Robert Morris et Per quelli che volano de Luigi Mainolfi, parmi celles commandées par Giuliano Gori pour le trentième anniversaire de la collection « d’arte ambientale », sont dévoilées au public en avant-première à la Fondation Maeght.
Il y sera exposé également en avant-première, un projet d'Alessandro Mendini, Albero meccanico, également prévue pour les 30 ans de la collection.
Per quelli che volano de Luigi Mainolfi
Cette pièce a été imaginée pour être « posée » sur le toit du bâtiment de la Villa Celle. Ce « lieu de repos pour les anges » se compose d'un banc de parc de couleur verte et, en dessous du débord du toit, les mots « Per Quelli che volano », (qui signifient « pour ceux qui volent »), sont peints sur le mur. Cette oeuvre poétique réalisée en 2011 est dédiée à Pina Gori comme à tous ceux qui ont le désir de voler.
Venus de Robert Morris
Cette oeuvre de 2010-2012 est une sculpture qui reflète l'intérêt continu de Robert Morris pour les formes les plus anciennes de représentation de la figure humaine dans l’art. Il s'agit d'une « revisitation » de la figure de la fertilité de l’époque paléolithique en référence à la « Vénus de Willendorf » : le corps d'une femme est symbolisé et les formes arrondies des seins et des fesses deviennent les caractéristiques primordiales de la figure.
Albero meccanico d’Alessandro Mendini
Cette oeuvre, imaginée et réalisée en 2010-2012, dont une version sera dévoilée pour la première fois à la Fondation Maeght, se compose d'un cylindre de hauteur en acier peint avec des branches et des feuilles métalliques qui l’entourent. La pièce a été conçue pour être placée à l'extérieur dans le « Jardin des Amis de 1930 » qui est une collection spéciale d'arbres que Giuliano Gori a consacrée à ses amis les plus proches nés en 1930, la même année que lui. Il a demandé à chacun de choisir son arbre préféré et il les a plantés tous ensembles dans une zone spéciale de la Villa Celle. Alessandro Mendini, né en 1931, n’a pas pu participer à cette initiative. Il a donc créé son propre arbre qui sera ajouté à ce jardin.
Rappelons, par ailleurs, qu’à l’intérieur des espaces de la Fondation seront présentés l’installation de Piero Fogliati et le projet de Dani Karavan.
La Villa Celle est, aujourd’hui, la collection « d’arte ambientale » la plus remarquable au monde par l’osmose entre les oeuvres d’art et les espaces naturels qui accueillent ces ensembles dans une harmonie parfaite. Des documents, photos, plan et historique, accompagnent cette exposition pour que le visiteur prenne toute la mesure de la démarche et du projet réalisé par Giuliano Gori.